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La guerre a commencé

La guerre a commencé, sur le front libanais, depuis le 12 juillet.

par Alain Gresh, 23 juillet 2006

L’ambassadeur israélien aux Nations unies, Dani Ayalon, qui a confirmé que les Etats-Unis ont donné leur appui total à l’action israélienne au Liban et qu’il continuera, même si un « massacre de masse » avait lieu. Rappelons-nous qu’en 1996, la mort de plus de 100 réfugiés libanais à la suite d’un bombardement avait amené Israël à stopper son opération « Raisins de la colère ».

Envoy says US support Israel in Lebanon even if "mass killing" occurs

Text of report by Israel radio on 22 July

Israel’s Ambassador to Washington Dani Ayalon says that the United States is giving Israel its total support without any time limits to operate in Lebanon.

Speaking with our Washington correspondent Yaron Deqel, Ambassador Ayalon said that even if a mass killing or other mishaps occur - which Israel has been careful not to commit - the Washington administration will continue to give its backing, and so will the US congress and public opinion.

Our correspondent points out that Nancy Pelosi, leader of the Democratic minority in the House of Representatives, refused to sign a draft resolution in support of Israel passed by the Congress this week.

Source : Voice of Israel, Jerusalem, in Hebrew 1600 gmt 22 Jul 06

BBC Mon ME1 MEPol ak

Le soutien des Etats-Unis apparaît dans la décision, révélée par le New York Times, d’accélérer la livraison de bombes, notamment de « bombes intelligentes » à l’armée israélienne.
http://www.nytimes.com/2006/07/22/w...

Au-delà du coût humain de l’opération israélienne, il semble que le but est désormais, selon les déclarations de Mme Condoleezza Rice, la secrétaire d’Etat américaine, de créer un « nouveau Proche-Orient ». « Ce nous voyons ici, ce sont les douleurs de l’accouchement d’un nouveau Proche-Orient et, quoi que nous fassions, nous devons être sûr que nous poussons pour aller de l’avant vers ce nouveau Proche-Orient et non retourner à l’ancien Proche-Orient. »
http://news.yahoo.com/s/afp/mideast...

Plusieurs indices que cette guerre contre le Liban a été planifiée depuis longtemps et a peu à voir avec la capture de deux soldats israéliens. Selon le quotidien San Francisco Chronicle du 21 juillet, elle a été préparée depuis plus d’un an, Israël s’inquiétant de l’accumulation de l’arsenal du Hezbollah. Selon le journaliste, le plan prévu se déroulerait en trois semaines : la première de bombardements et de destruction des missiles à longue portée, des centres de commandement ; la seconde avec des attaques contre les dépôts de munition et contre les lanceurs ; la troisième avec l’intervention importante de troupes terrestres pour détruire les objectifs qui auraient été découverts durant les missions de reconnaissance. Il n’y aurait aucun plan de réoccupation du sud du Liban.
http://www.sfgate.com/cgi-bin/artic...

Si l’on suit ce plan, nous serions à la veille d’une intervention importante de troupes au Liban.

Cette analyse est partagée par Juan Cole, un universitaire américain qui tient un des meilleurs blogs consacrés au Proche-Orient. Pour lui, la guerre a été préparée depuis longtemps et se fixe comme objectifs de faire face aux défis posés par « la menace asymétrique » représentée par les missiles du Hezbollah et à la menace non conventionnelle représentée par les missiles et le nucléaire iranien. Cette guerre, selon Cole, a été planifiée depuis longtemps, en collaboration avec Donald Rumsfeld et le ministère de la défense américain. Ce dernier est convaincu que Téhéran participe à la déstabilisation de l’Irak et qu’il faut donc absolument l’affaiblir. « En partant à l’assaut des Etats du Proche-Orient, soit sous la forme militaire, soit sous la forme de “pressions” pour les démocratiser, le néoconservatisme à Washington et Tel-Aviv a accru le pouvoir et la prééminence des milices à travers toute la région. La transition en Irak, sous les auspices américaines, d’un Etat central fort mais odieux, à un règne des milices et de la violence chaotique aussi odieux est l’exemple le plus flagrant de ce processus. »

Alain Gresh

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