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Hassan Nasrallah par lui-même

par Alain Gresh, 22 août 2006

Le texte qui suit a été publié par un hebdomadaire iranien et reproduit en anglais sur le site de la BBC. Je l’ai traduit en insérant entre crochets quelques notes ou commentaires. Il est évident qu’il s’agit là d’une biographie officielle, qui fait le silence notamment sur les débats internes du Hezbollah concernant la stratégie, notamment ceux du début des années 1990. Pour plus de renseignements, on pourra se référer à la biographie de Hassan Nasrallah sur Wikipédia (avec les réserves d’usage), ainsi qu’au livre de Frédéric Domont et Walid Charara, Le Hezbollah, un mouvement islamo-nationaliste, Fayard, Paris, 2005.

Le texte qui suit a été publié par l’hebdomadaire iranien Ya Lesarat al-Hoseyn, 2 août 2006.

« Mon père était marchand de fruits et légumes et mes frères l’aidaient. Quand sa situation matérielle s’est améliorée, il a ouvert une petite épicerie dans le quartier et j’allais l’aider. Nous avions une photo de l’imam Moussa Al-Sadr sur les murs. Je m’asseyais dans la boutique et je la regardais, je rêvais de devenir comme lui.

Nous n’avions pas de mosquée dans notre quartier qui s’appelait Kortina, alors, pour la prière, j’allais dans les mosquées de San Al-Fil, Borj Jamoud ou Nob’eh. Je lisais là-bas tous les imprimés et spécialement les livres islamiques. Tous ceux que je ne comprenais pas, je les mettais de côté pour les lire quand je serais plus vieux.

Je suis allé à l’école primaire dans le quartier d’Al-Najah et je fus parmi les derniers à avoir mon certificat. Puis je suis allé poursuivre mes études à l’école publique de San Al-Fil, mais la guerre civile a éclaté en 1975. J’ai alors quitté Kortina et je suis retourné, avec ma famille, dans mon village natal, Bazouyeh. J’ai fini mon éducation secondaire dans une école étatique de la ville de Tyr.

Alors que nous vivions dans le quartier de Kortina, ni moi ni aucun membre de ma famille n’étions membres d’un parti politique. De nombreux partis, dont certains étaient palestiniens, étaient alors actifs dans le secteur. Mais quand nous sommes retournés à Bazouyeh, j’ai rejoint le parti Amal, car j’admirais profondément l’imam Moussa Al-Sadr. J’avais quinze ans à l’époque et Amal était connu sous le nom du mouvement des déshérités. Je me suis désintéressé de ce qui se passait dans le village de Bazouyeh parce que celui-ci était devenu le champ d’activité d’intellectuels, de marxistes, et notamment de sympathisants du Parti communiste. Mon frère sayyed [titre donné aux personnes descendant du Prophète] Hussein et moi sommes devenus membres du parti Amal, et malgré mon jeune âge je suis vite devenu le représentant de notre village.

Dans les mois qui ont suivi, j’ai pris la ferme décision d’aller au sanctuaire de Nadjaf en Irak. J’avais alors juste seize ans et beaucoup d’obstacles existaient. Mais, comme je comptais sur Dieu, un jour, dans la mosquée de Tyr, j’ai rencontré un religieux, sayyed Mohammad Gharavi, qui travaillait comme enseignant au nom de l’imam Sadr. Dès qu’il a su que je voulais me rendre à Nadjaf pour étudier, il a écrit une lettre et me l’a donnée. Il était un ami proche du grand ayatollah sayyed Mohammad Baqr Al-Sadr. Cette lettre me recommandait pour entrer dans son école.

Avec l’aide d’amis et de mon père, et en vendant certains de mes effets, j’ai rassemblé un peu d’argent et me suis envolé pour Bagdad, d’où j’ai pris un bus pour Nadjaf. Il ne me restait plus d’argent. Mais il y a plus que quelques étrangers et gens solitaires à Nadjaf. Plus important, bien sûr, est le fait que les étudiants doivent apprendre à vivre une vie respectable avec les mains vides. Je mangeais du pain, buvais de l’eau et mon lit était un matelas d’éponge rectangulaire. Dès que je suis arrivé, j’ai demandé aux autres étudiants libanais comment je pouvais transmettre ma lettre de recommandation à l’ayatollah Al-Sadr, qui était considéré comme le pilier du séminaire religieux. Ils m’ont dit que le sayyed Abbas Moussaoui pouvait faire cela pour moi.

Quand j’ai rencontré sayyed Abbas Moussaoui, à cause de la couleur sombre de sa peau, j’ai cru qu’il était irakien. Je lui ai donc parlé en arabe classique, mais il m’a répondu : “ Je suis aussi libanais et je viens de la région de Nabi Sheys.” C’est comme cela que nous avons fait connaissance et que nous sommes devenus amis. Moussaoui était un ami, un frère, un mentor, et un compagnon pour moi. Nous avons été séparés quand les Israéliens ont tiré un missile à partir d’un hélicoptère sur sa voiture et l’ont tué avec sa femme et son jeune enfant. Cela s’est passé seize ans après le doux début de notre amitié à Nadjaf [Sayyed Moussaoui a été assassiné en 1992 par les Israéliens ; c’est Nasrallah qui lui a succédé à la tête du Hezbollah].

Après voir lu la lettre de recommandation et m’avoir accepté, l’ayatollah Al-Sadr m’a demandé : “ Avez-vous de l’argent ?” “ Pas un sou”, ai-je répondu. L’ayatollah s’est tourné vers Moussaoui : “ D’abord, trouve-lui une chambre, sois son tuteur et prends soin de lui.” Il m’a donné un peu d’argent pour m’acheter des habits et des livres, ainsi que de quoi subvenir à mes besoins pour un mois. Moussaoui m’a trouvé une chambre au séminaire près de sa propre maison.

A cette époque, sayyed Abbas Moussaoui venait juste de se marier et les couples étaient autorisés à avoir une maison à part. Mais les célibataires avaient des chambres et y vivaient parfois à deux ou trois. Nous recevions aussi une petite bourse de cinq dinars par mois.

Sayyed Abbas Moussaoui, qui avait déjà passé les cours préliminaires et était déjà au stade suivant, avait de nombreux élèves. J’étais l’un d’entre eux. Il était très strict et sérieux. Grâce à ses cours intensifs, nous avons été capables de terminer un cursus de cinq ans en seulement deux ans. Nous étudiions tout le temps, même pendant les vacances — y compris le mois de Ramadan et la saison du pèlerinage —, sans reprendre notre souffle. Même les jeudis et vendredis, qui étaient des vacances de fin de semaine dans les séminaires religieux.

En 19, j’ai passé le premier degré. La même année, le régime baassiste irakien a commencé à faire pression sur les étudiants kurdes, en déportant nombre d’entre eux dans leur pays d’origine. Des étudiants de diverses nationalités ont ainsi été forcés de partir sans avoir terminé leurs études. Pis, les autorités ont dénoncé les étudiants libanais comme des agents du mouvement Amal. Parfois, elles nous dénonçaient comme ayant des relations avec le parti Daawa [Parti d’opposition chiite irakien engagé dans une lutte violente contre le pouvoir baassiste] ou avec le Baas syrien [Les Baas irakien et syrien étaient engagés dans une violente lutte fratricide]. Finalement, les autorités nous ont accusés, quelles qu’aient pu être nos opinions, d’avoir été envoyés par les services secrets syriens. En 1978, tous les étudiants et enseignants libanais, comme ceux des autres pays, ont été expulsés d’Irak, certains après avoir passé plusieurs mois en prison.

C’est à cette époque que les forces de sécurité de Saddam ont pris d’assaut les séminaires religieux. Sayyed Moussaoui était au Liban ce jour-là, mais sa famille était à Nadjaf. Ses étudiants l’ont prévenu de ne pas retourner en Irak parce qu’il était recherché ; peu de temps après, ils ont été expulsés. J’ai eu de la chance cette fois, parce que je n’étais pas là au moment du raid. Dès que j’ai appris la nouvelle, j’ai quitté Nadjaf. Comme l’ordre de mon arrestation se limitait à la région de Nadjaf, je n’ai pas eu de problème pour passer la frontière. J’ai pu facilement quitter l’Irak et rejoindre le Liban.

Moussaoui, avec d’autres conférenciers, fonda une école religieuse à Baalbek, qui continue de fonctionner aujourd’hui. J’ai poursuivi mes études et ma collaboration avec le mouvement Amal. En 1978, Amal me désigna comme son représentant politique dans la région de la Beka. Et c’est ainsi que je suis devenu un membre politique de l’appareil central. C’est aussi cette année que j’ai terminé le second niveau du séminaire.

En juin 1982, les Israéliens commencèrent leur invasion du Liban. Quand ils prirent Beyrouth, un front appelé le Front du salut national fut créé, et Nabih Berri souhaitait le rejoindre, mais certains au sein d’Amal s’y opposaient. A partir de là, les différences se sont aggravées au sein du mouvement, et un groupe s’est séparé du mouvement. Cela était prévisible, car des différences d’opinions existaient depuis déjà longtemps concernant les enseignements de l’imam Moussa Sadr [Celui-ci a « disparu » lors d’un voyage en Libye en 1978, probablement éliminé par les services secrets libyens]. Les forces religieuses réalisaient qu’Amal s’égarait. Elles remarquèrent que le Front de salut prévoyait de faire de Bachir Gemayel le président du Liban, une décision que l’aile “religieuse” d’Amal ne pouvait accepter. Les forces religieuses croyaient que le dirigeant des groupes paramilitaires phalangistes était prêt à s’entendre avec les Israéliens. De leur point de vue, arriver à un accord avec Gemayel, lui parler, lui serrer la main, était contraire aux intérêts du Front.

Ceux qui ont quitté Amal ont formé une coalition avec d’autres groupes pour créer le Hezbollah. Mon frère, lui, n’a pas quitté Amal, et il en est toujours membre. Durant une courte période, il a représenté le mouvement dans la région de Shiyah, avant de démissionner pour des raisons de santé. J’étais le garçon le plus âgé d’une famille de onze personnes. J’ai neuf frères et sœurs. Je suis l’aîné et viennent ensuite dans l’ordre Hussein, puis Zeynab, puis Fatima, qui vit toujours à la maison. Il y a aussi Mohammed qui est un homme d’affaires, Jaafar, qui est employé, puis Zakiyeh, Ameneh et Saad, qui sont tous mariés.

Toutes mes sœurs sont des membres actives du Hezbollah. Quant à mes frères, ils ont tous appartenu d’abord au mouvement Amal, mais tous l’ont quitté sauf Hussein. Mohammed ne s’intéresse pas à la politique. Quant à Jaafar, il s’interroge et nous discutons souvent ensemble.

Le Hezbollah gagne et change pour le mieux. Son but est d’avancer dans la bonne direction, en accord avec les nécessités de l’époque et de ses principes chiites. Il est faux de croire que quelqu’un, quel que soit son statut, puisse accumuler seul le savoir intellectuel, religieux, théologique et politique. Les membres du Hezbollah croient que la personnalité la plus grande, la plus digne, la plus incontestable est l’imam Khomeiny. Après sa disparition, l’imam Khamenei méritait sa succession. A notre avis, les vues et pensées précédentes sont toujours valables [phrase peu claire].

Quand le Hezbollah a été créé, j’avais 22 ans et j’étais membre des forces de résistance Basij. Plus tard, je suis devenu le directeur du parti pour la région de Baalbek, puis pour toute la région de la Bekaa. Puis j’ai été nommé assistant et adjoint de sayyed Ibrahim Ayman Al-Sayyed, dirigeant du parti à Beyrouth. Peu de temps après, le parti a décidé de séparer ses activités politiques de ses activités opérationnelles et organisationnelles. Sayyed Ibrahim est devenu le dirigeant de la branche politique et je lui ai succédé à la tête de la région de Beyrouth. Puis le poste de directeur général exécutif a été créé pour mettre en œuvre les décisions du Conseil consultatif, et j’ai été désigné à ce poste.

Malgré toutes ces responsabilités, qui prenaient tout mon temps, j’ai décidé de continuer mes études. Après l’invasion israélienne, j’ai dû abandonner ; mais sept ans plus tard, en 1989, la situation m’a permis de reprendre ces études. Avec l’accord du parti, je suis allé à Qom pour les terminer. Bien sûr, les fabricants de rumeurs n’ont pas arrêté de travailler et ont prétendu que j’avais quitté le Liban à la suite d’un différend au sein du Hezbollah.

Après l’escalade de nos différences avec Amal et l’éclatement de combats dans la région de la Bekaa, j’ai jugé de mon devoir de rentrer au Liban. C’était aussi le désir du parti. Une fois de plus, je n’ai donc pas pu continuer mes études, et aujourd’hui mon plus grand souhait est que mes frères allègent mes responsabilités et me déchargent du poste de secrétaire général pour que je puisse retourner au séminaire et les terminer.

Après l’assassinat d’Abbas Moussaoui par les Israéliens en 1992, on m’a désigné comme dirigeant du Hezbollah et je suis devenu secrétaire général. Avant cela, et durant mon séjour à Qom, le parti a confié mes responsabilités exécutives au haut conseil du parti à mon aide cheikh Na’im Qasem. Et quand je suis revenu, j’ai simplement servi comme membre de la direction sans responsabilité particulière. Mais quand sayyed Abbas Moussaoui a été choisi comme secrétaire général, il a nommé Na’im Qasem comme son adjoint, et j’ai récupéré mes anciennes fonctions.

Le jour où j’ai été choisi par le Conseil consultatif, j’avais très peur et j’étais anxieux, parce que j’étais très jeune. Jusque-là je n’avais exercé que des responsabilités internes au parti et je n’avais pas d’expérience des affaires extérieures. Mais le conseil a insisté et, malgré mon refus initial, j’ai finalement accepté.

En 1978, j’ai épousé Fatima Yassin du quartier de Abbasiyeh (Tyr). En plus de mon fils Hadi qui est tombé en martyr [il est mort en 1997 dans une opération dans le sud Liban contre les troupes israéliennes], j’ai trois autres enfants : Mohamed Jawad, Zeynab et Mohammed Ali. Quand je mets les pieds chez moi, j’oublie tout mon travail et mes problèmes à la porte pour devenir un mari et un père attentifs. J’essaie de donner de l’importance à ma vie et à ma foi. Je lis beaucoup, en particulier les livres sur les politiciens. J’ai lu la biographie de Sharon et je vais lire Netany : un lieu sous le soleil [ ??].

A mon avis, le Hezbollah ne signifie pas seulement résistance. Aujourd’hui le Hezbollah est une doctrine politique et une idéologie fondées sur l’islam. Pour nous, l’islam n’est pas seulement une religion qui se limite au culte et à l’observation des règles religieuses. L’islam est un devoir divin spécial pour toute l’humanité et une réponse à toutes les questions générales et particulières de l’humanité. L’islam est une religion pour toute société qui veut se révolutionner et établir un gouvernement. L’islam est la religion sur laquelle on peut établir un gouvernement en fonction de ses principes.

Je ne nie pas que le Hezbollah veuille établir un jour une république islamique, parce que le Hezbollah croit que l’établissement d’un tel gouvernement est la seule voie pour apporter la stabilité et pour régler les différences sociales, y compris dans une société où il existe de nombreuses minorités. Mais établir une telle société par la force est impossible. Même un référendum qui aboutirait à une majorité de 51 % des voix ne serait pas une solution ; ce qu’il faut, c’est un référendum avec une majorité de 90 %. Dans ce contexte, on ne peut établir une république islamique au Liban en notre temps.

La mort n’est rien d’autre qu’une porte entre deux mondes. Certains passent à travers cette porte avec difficulté et souffrance, d’autres le font facilement et empressement. Le martyr est la meilleure voie pour passer dans le monde éternel, parce que le martyr est l’un des plus glorieux de Dieu tout-puissant. Quand le martyr meurt (se déplace d’un endroit à l’autre), c’est comme une personne qui va au paradis avec des cadeaux spéciaux. C’est pour cela que le martyr est si important pour les musulmans. Même dans les nations qui ne croient pas en Dieu, quand les gens donnent leur vie pour leur patrie, pour leur pays, pour un but dans lequel ils croient, c’est digne d’éloge et d’admiration. En tant que père qui a perdu un fils, je n’ai pas d’inquiétudes : je sais que mon fils est au paradis avec Dieu tout puissant.

Avant son martyr, la photo de Hadi était seulement dans notre maison. Aujourd’hui, on la trouve partout, dans chaque maison. Il est vrai que moi et ma famille avons perdu notre cher et aimé fils, mais nous sommes confiants dans le fait que nous le retrouverons bientôt dans la vie éternelle.

Quant au charisme que les gens m’attribuent, ce n’est pas quelque chose dont je peux parler. C’est quelque chose dont les gens parlent, mais le charisme signifie l’influence que quelqu’un a sur les autres. C’est, en réalité, une bénédiction divine, que l’on peut renforcer avec le savoir et l’expérience, bien que le savoir, la compétence et l’expérience ne suffisent pas à l’acquérir. Le charisme nécessite la bénédiction divine et son attention. »

Un rapport

De B’Tselem. L’organisation israélienne de défense des droits de la personne souligne la multiplication des abus contre les Palestiniens aux points de contrôle en Cisjordanie (1). Nombre d’habitants sont maltraités ou battus. D’après l’organisation, les événements du Liban auraient joué un rôle dans cette détérioration : d’abord parce que les soldats israéliens ont voulu se « venger » à la suite des lourdes pertes de l’armée au Liban ; ensuite, comme l’attention du monde était polarisée sur le Liban, les militaires se sont sentis plus « libres ».

Apocalypse

La date prévue de la fin du monde pourrait donc être aujourd’hui, selon l’orientaliste Bernard Lewis (2). Le 22 août 2006 correspond, dans le calendrier musulman, au voyage que fit le prophète Mohammed à Jérusalem, puis au ciel. C’est le jour aussi où les Iraniens doivent donner leur réponse aux propositions occidentales sur le nucléaire (lire « Le retour du nucléaire iranien »). « Cela pourrait bien, écrit Bernard Lewis, être une date appropriée pour la destruction apocalyptique de l’Etat d’Israël et, si nécessaire, du monde. Il est loin d’être acquis que M. Ahmadinejad prévoie de tels cataclysmes pour le 22 août. Mais il serait sage de garder cette possibilité en tête. »

Alain Gresh

(1« Beatings and abuse in the shadow of war », B’Tselem, 21 août 2006.

(2Bernard Lewis, « Does Iran have something in store ? », The Wall Street Journal, 8 août 2006. Voir aussi « Bernard Lewis et le gène de l’islam », Le Monde diplomatique, août 2005.

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