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Surplus israéliens à vendre

C’est un habitué des salons d’armement : le ministère israélien de la Défense (IMOD) était, comme à chaque fois, fortement représenté au dernier « Paris air show » du Bourget. Il y distribuait, entre autres, un annuaire des entreprises, produits, et programmes disponibles à l’export : avions, hélicoptères, missiles, véhicules blindés, électronique et optronique de combat, matériels de communication, de détection et de protection. La réputation de l’industrie israélienne de défense et de sécurité n’est plus à faire, notamment dans le secteur des drones, les avions sans pilote : Israel Aerospace Industries en a vendu une douzaine en début de semaine… à la Russie – pourtant fournisseur traditionnel d’armements à la Syrie et à l’Iran. Mais la division export de l’IMOD propose également, dans cet annuaire, la vente des surplus des forces armées…

par Philippe Leymarie, 26 juin 2009

L’IMOD assure que l’Armée de défense d’Israël (Tsahal), pour faire face rapidement à tout type de menace, doit maintenir un haut niveau de préparation et d’équipement, avec les tout derniers standards – ce qui l’oblige à déclasser fréquemment une partie de ses appareils, véhicules ou projectiles pourtant encore en bon état de marche.

Le ministère fait valoir que, pour la plupart, ces matériels ont été révisés et modernisés durant leur mise en service au sein des forces israéliennes, et sont disponibles sur le marché de l’occasion « au bénéfice de nations qui affrontent des menaces d’un niveau inférieur, mais sont dans l’incapacité de se procurer les systèmes d’armement dernier cri, et sont à la recherche de systèmes modernes de seconde main », ayant fait leurs preuves sur le terrain. On peut ainsi, théoriquement, équiper une armée complète en se fournissant auprès de l’IMOD…

Cobra et Cigarette

L’inventaire des surplus israéliens comporte en effet :

 Dans le domaine aérien, des chasseurs A-4 Skyhawk, des F-4 Phantom, ou des Kfir, dérivés du Mirage III, ainsi que toute leur avionique, système d’armes et munitions ;
 L’Israel Air force peut également vendre des batteries ou canons anti-aériens Hawk et M-163 A 1 Vulcan ; ou de la formation sur simulateurs de pilotes de chasseurs F-15 et F-16 (y compris pour les versions Block-50 et 52, les plus récentes) ; ou sur hélicoptères UH-60 et CH-54, également récents ; ou encore un entraînement à la conduite de drones ;
 Des hélicoptères d’attaque AH-1 Cobra, ou les multi-rôles CH-53 Yash’ur 2000 et Bell 212 sont disponibles dans les stocks de Tsahal ;
 Pour les armées de terre, des chars Centurion britanniques modifiés, des M 60 Patton et M-48 A 5 d’origine américaine, entièrement modernisés, « qui étaient en service jusqu’à ces dernières années » (1) avec leurs accessoires, munitions et éléments de soutien logistique ;
 Pour les marines, le ministère israélien propose de céder des corvettes rapides SAAR 4, équipées de missiles Gabriel, des patrouilleurs Fast Dabur, ou des petites vedettes commando Type C dites « Cigarette » ;
 On peut également se fournir auprès des forces israéliennes en métaux ferreux, ou en aluminium, cuivre, titane, tungstene, etc.

Destination finale

La vente de ces surplus gérés par le Foreign Defense Assistance and Defense Export Department (SIBAT) (2), ainsi que le soutien après-vente doivent cependant respecter les procédures de l’IMOD :
 les opérations doivent être approuvées par un comité interne ;
 une autorisation de ré-exportation est requise s’il s’agit d’un matériel d’origine américaine ;
 et les clients doivent fournir l’original d’un certificat de « destination finale », censé garantir que les matériels ne seront pas revendus.

En échange, le SIBAT promet « discrétion et sécurité » à ses clients, ses agents étant astreints aux normes de réserve des fonctionnaires de défense ainsi qu’au secret commercial...

Philippe Leymarie

(1Ils ont été remplacés par les chars Merkeva, de fabrication israélienne.

(2Ce site est uniquement en hébreu, comme celui du ministère de la Défense. Le site de l’Israel Aerospace Industry(IAI), principal industriel du secteur, est en anglais.

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