@ Jean-Joël Kauffmann 27 septembre @20h45
"Nous sommes allés tellement loin contre eux, que nous devons nous assurer de tout pour qu’ils ne nous fassent point de mal". D’où les guerres d’agression récentes contre l’Afghanistan, l’Irak, et bientôt l’Iran."
J’ai beaucoup apprécié votre analyse.
Pour autant, j’ai le sentiment que ce "mot attribué au pape Alexandre VI Borgia" ne s’applique précisément pas à l’attitude (actuelle ?) de l’Occident.
Celui-ci, ou, plus exactement, ceux de ses gouvernants qui ont pris le pari de ce type d’attitude, ne s’est jamais, depuis le début de son expansion sur les cinq continents (à commencer par le continent américain, sud et nord) privé d’user et d’abuser de sa supériorité, jusqu’au génocide, une de ses pratiques favorites. Quand il n’a pas exterminé l’autre, le "sous-homme", c’était pour le réduire en esclavage, pour exploiter ses forces à l’extraction de richesses.
J’en conclus, pour ma part, que ce n’est nullement pour se prémunir d’un éventuel retour de bâton qu’on malmène ainsi le reste de la planète, mais, à l’inverse, parce qu’on le nie absolument.
l’’Autre", dans la conception occidentale, a CESSÉ d’exister, dès l’instant où la supériorité de ses armes lui est devenue si manifeste qu’il s’est pris à songer que l’Autre ne pouvait être qu’un nain inoffensif, ne présentant aucun risque pour lui, une sorte de "bon sauvage" qu’il convenait seulement de "domestiquer", à l’instar de ce qui était pratiqué pour des animaux.
Pour poursuivre le propos suivant (Yvan 29 septembre @09h35), à savoir la différence entre démocratie esclavagiste antique et "démocratie" moderne, c’est précisément parce que, à la différence de la démocratie antique, qui avait le sentiment que l’esclave n’est jamais qu’un ennemi vaincu, pour l’Occident, dans sa grande stupidité (au sens littéral), il n’y a plus d’ennemi.
Et considérant le danger de cette absence, il n’a de cesse d’en fabriquer de toutes pièces, de ceeux qui lui garantissent à la fois le consensus interne de ses populations, "mobilisées" comme un seul homme contre une "ennemi" et une sécurité réelle puisque cet ennemi reconstitué n’est jamais qu’un leurre bien réellement maîtrisé.
sibawaye
