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Quand Paris entérine l’arrestation d’enfants de moins de 12 ans en Palestine

par Alain Gresh, 16 décembre 2010

L’association israélienne de défense des droits de la personne B’Tselem vient de publier un rapport sur les arrestations de mineurs palestiniens à Silwan (Jérusalem), « Caution : Children Ahead - The Illegal Behavior of the Police toward Minors in Silwan Suspected of Stone Throwing ». Ces mineurs étaient soupçonnés d’avoir participé à des manifestations et d’avoir jeté des pierres pour protester contre l’expulsion des Palestiniens de Jérusalem.

L’organisation note :

 Nombre de jeunes Palestiniens sont arrêtés la nuit, dans leur lit, et immédiatement conduits dans des centres d’interrogatoire ;

 Les parents sont souvent empêchés d’assister à ces interrogatoires, alors même que la loi garantit cette présence ;

 Nombre de ces jeunes ont fait état de mauvais traitements ;

 Quatre des personnes arrêtées avaient moins de... 12 ans. Un garçon de 8 ans a lui aussi été arrêté dans son lit parce que son nom était le même que celui d’un jeune soupçonné d’avoir lancé des pierres.

Le 14 décembre, le porte-parole du ministère français des affaires étrangères était interrogé sur ce rapport. Voici le compte-rendu de sa réponse hallucinante :

« Q -Depuis quelques jours, l’ONG israélienne B’Tselem a porté plainte et va entamer un procès contre le gouvernement israélien, contre la police israélienne pour l’arrestation des enfants dans des conditions enfreignant la loi. Ils auraient arrêté des enfants la nuit et les auraient battus. Avez-vous des informations et avez-vous une réaction ?

R - Non. Si la justice israélienne est saisie, il faut la laisser faire son travail. En Israël, il y a des lois, c’est à la justice israélienne, en toute indépendance de se prononcer sur ces plaintes.

Q - N’y a-t-il pas d’accord sur le principe concernant les arrestations d’enfants ?

R - Nous devons analyser cela au regard de la légalité israélienne. »

Si les mots ont un sens, la France n’a rien à dire sur ces événements, bien qu’ils se déroulent dans un territoire qu’elle considère comme « occupé », pas en Israël. Et faut-il vraiment analyser ces faits au regard de la légalité israélienne ? A supposer que ces arrestations soient légales du point de vue israélien – ce qui n’est pas le cas –, sont-elles acceptables ?

Alain Gresh

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