« La Suisse a jugé que l’énergie nucléaire allait perdre ses avantages concurrentiels sur le long terme par rapport aux énergies renouvelables »... C’est ainsi que le gouvernement fédéral a justifié, le 25 mai 2011, sa décision d’arrêter le programme nucléaire du pays. De l’autre côté de la frontière, la présidente du groupe Areva, Anne Lauvergeon, continue de soutenir exactement le contraire.
Les cinq centrales du pays devraient cesser de fonctionner à la fin de leur durée d’exploitation, entre 2019 et 2034. la Suisse est donc le deuxième pays – après l’Allemagne, qui a annoncé le 30 mai 2011 la fermeture de toutes ces centrales pour 2022 – à avoir pris la décision de sortir du nucléaire. Elle a maintenant quelques années pour renforcer ses capacités en force hydraulique et autres énergies renouvelables.
En 2008, 13 % de la production d’électricité française était d’origine renouvelable. En Allemagne, ce chiffre atteint les 16 %. En Suisse, il est quatre fois supérieur (1). Le pays n’a aucune centrale au charbon ou au gaz. Sa seule autre source est… l’électricité nucléaire ! En économisant l’énergie et en développant les sources propres, la Suisse pourrait de devenir sans peine, le premier pays d’Europe à avoir une production d’électricité 100 % renouvelable.
Réseau électrique suisse et centrales nucléaires
Le 30 septembre 2008, suite à une consultation locale, la ville de Zurich s’est engagée dans un programme pour qu’à terme, la production d’électricité soit 100 % renouvelable. Elle a même inscrit cette nécessité dans sa constitution.
Depuis janvier 2009, le canton de Bâle-Ville ne consomme que de l’électricité verte. La régie locale d’énergie, Industrielle Werke Basel (services industriels de Bâle) tire ses watts à 80 % de divers barrages suisses, à 10 % de production locale et achète le reste sur le marché européen de l’électricité renouvelable et certifiée. D’autres initiatives locales vont dans le même sens, et pourtant, l’idée d’un pays 100 % pourvu en énergie propre ne fait pas recette.
C’est d’autant plus étonnant que l’industrie suisse est très active dans le domaine des énergies alternatives. Le secteur photovoltaïque exporte bon an mal an pour un milliard d’euros (2) et d’importantes entreprises comme ABB ou Oerlikon profitent pleinement de la croissance mondiale des énergies propres. La Confédération helvétique est ainsi à la pointe dans le domaine du travail du silicium, matériau de base pour la fabrication des panneaux photovoltaïques, ou des techniques de transport, de transformation et de gestion de l’électricité, notamment issue des parcs éoliens off-shore.
Production d’électricité par secteur
Dans de multiples domaines énergétiques, ce pays de 7,5 millions d’habitants pour 41 300 km2 mène des politiques souvent exemplaires. Dans le secteur du bâtiment, la Suisse a mis en place, au milieu des années 1990, des standards d’économie d’énergie nommés Minergie qui ont marqué le secteur de la construction neuve, comme celui de la rénovation, bien au delà de ses frontières d’origine. Dans le domaine des transports, le citoyen suisse est le premier consommateur mondial de kilomètres ferroviaires (3). Quant aux déchets, le pays est l’un des plus motivés en matière de tri sélectif (4).
De son côté, l’Ecole Polytechnique de Zürich a développé le concept de la société des 2 000 watts, un concept mondial de sobriété énergétique qui a eu un large écho. Il vise à stabiliser la consommation énergétique mondiale à son niveau actuel, mais en la répartissant mieux entre Nord et Sud (5). Malgré tous ces élans, la Suisse se voyait – jusqu’aux tragiques évènements de Fukushima – comme un pays absolument dépendant de l’électricité nucléaire.
Dans les années 1960, l’idée d’une utilisation pacifique de l’atome s’ancre dans la Confédération. Le pays tente même de développer son propre réacteur, sur le site de Lucens, mais sans succès. « Dans les années 1970, les compagnies propriétaires de centrales hydrauliques avaient largement amorti leurs équipements et cherchaient à placer leurs fonds dans d’autres secteurs, explique Martin Vosseler, médecin et fondateur de l’association de promotion des énergies renouvelables Sun 21. Ces entreprises centralisatrices sont favorables aux grosses unités de production et font le choix d’une industrie exigeante en capitaux, en l’occurrence le nucléaire ». Progressivement, cette industrie s’implante dans les réseaux politiques et bloque le développement des énergies renouvelables.
La première centrale nucléaire helvétique entre en service à Beznau en 1969 pour une première tranche (365 MW), la seconde d’une puissance équivalente est inaugurée deux ans plus tard. En 1972, la centrale de Mühleberg (373 MW) est raccordée au réseau. En 1975, alors que les centrales de Gösgen et de Leibstadt sont à l’étude ou en chantier, le terrain sur lequel doit être construit la future centrale de Kaiseraugst (à 15 km à l’est de Bâle, dans le canton de Bâle Campagne) est occupé par la population. Cette mobilisation étonne. Après plus de deux mois d’occupation, le projet est mis en sommeil, puis définitivement abandonné.
Le journaliste suisse Hans Peter Guggenbühl précise : « Avec Kaiseraugst, le peuple s’est mis de façon non violente en travers des politiques et a souligné de graves manques démocratiques. » Notamment le fait qu’à l’époque, les questions énergétiques en général et les projets nucléaires en particulier étaient exclus des principes de la démocratie directe. Le peuple ne peut se prononcer pour ou contre tel projet de centrale ou telle option énergétique. Les chantiers de Gösgen (1 020 MW) et de Leibstadt (1 220 MW) seront menés à bien, mais les projets de Rüti dans l’est du pays ou de Verbois à quelques kilomètres de Genève, ne verront jamais le jour.
Marqué par Kaiseraugst, le canton de Bâle-Ville inscrit en 1978 dans sa constitution le refus de l’énergie nucléaire. Le canton voisin de Bâle-Campagne fera de même, ainsi que le canton de Genève, sonné par le projet de Verbois qui prévoyait une centrale atomique aux portes de la ville (6). La société civile tente par diverses votations d’enterrer définitivement la question nucléaire. En 1984, l’initiative populaire « Pour un avenir sans nouvelles centrales atomiques » échoue, de même que six ans plus tard « Pour un abandon progressif de l’énergie atomique ». À l’inverse, la même année, le vote en faveur d’un moratoire de dix ans sur la construction de nouvelles centrales est adopté. En 2003, les deux votes pour une sortie du nucléaire et un nouveau moratoire échouent devant les électeurs (7).
L’ancien député fédéral Rudolf Rechsteiner estime que ces échecs étaient prévisibles : « Les cantons ont des parts dans des centrales ou en sont propriétaires, ils ont donc fait une campagne pro atome. De plus, nombre de parlementaires nationaux ou cantonaux siègent dans les conseils d’administration des fournisseurs électriques. C’est ainsi que s’est mis en place un front uni de la politique et de la finance en faveur du nucléaire. » Martin Vosseler ajoute : « Les diverses commissions parlementaires ont toutes réussi à bloquer des avancées possibles dans le domaine des renouvelables. Les fédérations économiques, chambres professionnelles et autres think-tank qui se nomment Economie Suisse ou Suisse Avenir constituent les plus gros freins aux changements, notamment énergétiques ».
Plus de 20 ans après l’abandon définitif du projet de Kaiseraugst, aucune nouvelle centrale nucléaire n’a été construite. Pourtant, les camps énergétiques restent tranchés. Pour Eric Nussbaumer, Conseiller fédéral du canton de Bâle campagne : « La majorité des décideurs et des politiques ne comprend pas le principe et le potentiel des productions décentralisées, qui sont pourtant en adéquation parfaite avec le fort régionalisme suisse ». Ce blocage se retrouve par exemple dans la politique d’investissement de la régie Axpo, l’une des plus importantes du pays. Signataire d’engagements avec EDF, Axpo importe de l’électricité nucléaire de centrales françaises. En Suisse, elle s’occupe de barrages, développe la microhydraulique ou la biomasse, et sait assez bien communiquer sur ces microprojets… Mais n’investit pas dans l’éolien, une source propre qui fournit des puissances électriques importantes. « Axpo agite la peur de la grande panne électrique, analyse Rudolf Rechsteiner. Si elle investissait localement dans l’éolien, elle ne pourrait plus prétendre que la Suisse a absolument besoin du nucléaire ». De son côté, l’Etat fédéral intervient peu dans le cours des choses et laisse l’initiative aux cantons, communes et aux quelques 870 régies locales suisses (8) qui pratiquent des prix de l’électricité bas qui n’incitent pas aux économies d’énergie.
Depuis la catastrophe nucléaire de Fukushima, les lignes politiques bougent. Du fait d’un référendum prévu de longue date sur l’avenir nucléaire du pays qui devait avoir lieu en 2013 ou 2014 (et qui, après la décision du gouvernement fédéral d’arrêter le programme nucléaire, ne sera sans doute plus nécessaire), une majorité politique semble se dessiner pour charger la donne énergétique de la Confédération (9).
La ministre de l’énergie, Mme Doris Leuthard, a décrété le 14 mars un moratoire sur la construction des trois nouvelles centrales nucléaires en projet. Des responsables politiques de droite, traditionnellement pro atome (comme le Parti libéral-radical (PLR) qui représente dans les 15 % de l’électorat) remettent en cause la politique nucléaire de la Suisse ajoutant leur voix à celle du parti socialiste et des partis verts. Désormais, une question peut se poser : grâce à un mélange de civisme et d’engagement, ce pays ne pourrait-il devenir le premier à appliquer les principes d’une politique négawatt (10), une politique énergétique vertueuse basée sur la sobriété, l’efficacité et les énergies renouvelables ?
La sobriété consiste à réfléchir à certains comportements pour les rendre moins énergivores. Ai-je vraiment besoin d’un volumineux réfrigérateur à l’américaine qui produit des glaçons à la demande ? Je pourrai abandonner les surgelés et revenir aux conserves, ne pas considérer mon frigo comme un placard de rangement et donc me contenter d’un modèle plus petit ? L’efficacité a recours à des technologies économes qui rendent les réfrigérateurs très faiblement consommateurs de watts. En développant sur une large échelle ces deux aspects, un pays réduit ses besoins électriques respectivement de 15 et 30 % (11). Le reste de la demande peut alors être couvert par les énergies renouvelables.
De nouvelles productions d’électricité propre sont possibles en Suisse. 34 % des besoins électriques actuels pourraient être couverts avec des panneaux photovoltaïques installés sur les toits et les façades des immeubles. L’éolien, même si la Confédération a, du fait de son relief, un potentiel faible, peut représenter 6,8 % des besoins électriques du pays (12). Ces technologies intermittentes se marient très bien avec l’hydroélectricité, une source souple, stockable et largement disponible dans le pays. Si la construction de nouveaux grands barrages semblent difficiles à envisager, à l’inverse, la rénovation d’anciennes installations permet d’obtenir des gains importants. Le barrage germano-suisse de Rheinfelden, bâti sur le Rhin en 1895 et situé à 25 km à l’est de Bâle, est en réfection. En 2011, sa production annuelle de courant passera de 190 millions de KWh à 600, soit un triplement de la production, essentiellement grâce à de nouvelles turbines et à un réaménagement du fleuve (13). Quant à la microhydraulique, elle est peu développée et pourrait fournir 1 % des besoins électriques du pays (14). Nombre de villes suisses ont connu leur essor du fait de ce potentiel et l’ont abandonné dans les années d’après-guerre. Il s’agirait de le réactiver.
Ces productions donneraient quelques 40 % de watts supplémentaires, qui, ajoutés aux économies d’énergie, dépassent largement l’équivalent actuel de la production nucléaire. Le journaliste Hanspeter Guggenbühl ajoute avec ironie : « En Suisse, les sèche-linge électriques consomment aujourd’hui vingt fois plus de courant que toutes productions photovoltaïques cumulées du pays. Si l’Etat fédéral veut avec peu de moyens aider le secteur solaire, il ne doit pas subventionner les centrales photovoltaïques, mais faire la promotion des fils à linge ».
Le pompage turbinage
Nombre de fournisseurs suisses d’électricité revendent (cher) le courant hydraulique (renouvelable) au moment des pointes de demande. L’eau coule d’un barrage à un autre, elle est stockée dans le second. La nuit, cette eau est remontée dans le premier barrage avec des pompes de forte puissance qui fonctionnent avec du courant nucléaire acheté bon marché sur le marché ouvert de l’énergie.
(5) La consommation énergétique mondiale moyenne est de 2 000 watts par habitant. Un Américain atteint 12 000, un européen 6 000 et un habitant du Bangladesh quelques de centaines watts. 2 000 watts correspondent à la consommation d’un européen au début des années 1960. C’est à ce niveau qu’il faut revenir. Une vaste politique d’économie d’énergie et de développement des sources propres peut atteindre cet objectif sans remettre en cause le confort des occidentaux et en développant celui du sud. Voir Société2000watts.com et Novatlantis.
(8) Swisspower est une entreprise de service en matière d’énergie.
(9) Ni la date, ni le libellé exacts du référendum ne sont connus.
(10) Du nom de l’association française Negawatt. Economiser l’énergie revient à produire des négawatts et à se libérer des mégawatts. Le scenario Negawatt développé par l’association éponyme prévoit une France sans nucléaire en 2050. Ce principe qui allie sobriété, efficacité et énergies renouvelables s’applique à tous les besoins énergétiques : chaleur, électricité et carburants. Nous nous limitons ici à la seule électricité.
Les textes migreront petit à petit sur la nouvelle plateforme, mais les forums resteront en place : les mises-à-jour, les refontes, les ajouts de documents dans les articles existants se feront sur le nouveau site de Visions carto
Cet article avait du potentiel, le cas suisse est très intéressant, tant par le jeu de pouvoir que par les spécificités régionales, et en plus les données sont là. Mais non, il fallait surfer la vague d’émotion japonaise et le "tout vert c’est tout mieux" ... dommage.
Du coup on obtient que fukushima change les risque sur le nucléaire, des "donc le tout renouvelable est possible" après un pourcentage qui n’a rien à voir, de la production thermique sans centrales thermiques, négawatt pris comme un scenario de référence alors qu’il est incitatif, des chiffres sur le solaire et l’éolien qui ne tiennent compte d’aucune valeur de redressement et dont sait pas quelle puissance est prise en compte (installée, en charge, primaire etc. ?), des variations de toutes les variables à la fois (consommation, production, conversion ...) pour que l’on comprenne bien l’influence de tout ça, et puis une belle analyse du prix de tout ça ... et la liste est longue.
Bref, ça s’appelle simplement de la malhonnêteté intellectuelle. Je sais, je pratique beaucoup.
Dommage, donc, car les réussites, les limitations et les particularismes du cas Suisse sont riches d’enseignements, notamment sur le traitement des productions alternatives ou de la balance du commerce extérieur pour les énergies.
Florence
(30 mai 2011 @15h17)
:
L’électricité d’originie hydraulique, certe... Mais savez-vous les dégâts qu’un barrage pourrait provoqué s’il venait à s’effondrer à cause d’un tremblement de terre, par exemple ? des villages rayés de la carte et des innondations jusque dans les villes. Bien sûr, sortir du nucléaire n’est pas une mauvaise idée, encore faut-il ne pas enjoliver non plus le cas de la Suisse. Comme toujours, c’est compliqué et tout n’est pas tout rose.
Haruspex
(30 mai 2011 @16h34)
:
J’ai toujours l’impression qu’on considère l’énergie renouvelable comme un truc qui ne peut pas fournir la totalité ou presque de l’énergie d’un pays. Que c’est pas "crédible". Le bon vieux préjugé martelé par nos amis du lobby nucléaire. Eh bien, regardez le Brésil. Un pays de 180 millions d’habitants qui produit 80% de son énergie avec des barrages hydroélectriques, investit dans des réacteurs nucléaires certes mais surtout dans l’éolien qui a une bonne synergie avec les barrages (saison sèche venteuse). Un pays émergent où la moitié des bagnoles roulent à l’éthanol.
La vérité c’est que l’énergie nucléaire est une technologie obsolète, chère, polluante et mortelle. l’uranium est une ressource finie, extraite notamment au Niger, une zone instable écumée par des types sympas tels q’Al Qaida au Maghreb Islamique. On choisit le nucléaire parce qu’on a déjà la technologie militaire et que ça serait balot de ne rien en faire, ou parce qu’on veut du civil pour passer plus tard facilement au militaire. Et puis une fois qu’on y est, un super lobby va tout faire pour éviter de voir des productions "décentralisées" (entendez : qu’il ne contrôle pas) fleurir un peut partout sous la forme éolienne et solaire. Enfin, quand un pays commande un réacteur à un autre, on peut être certain qu’il y aura de grasses commissions de part et d’autres ; voilà un argument décisif pour les dirigeants !
Le solaire voit son marché se développer de manière exponentielle, sa technologie se perfectionne. L’éolien et le solaire, c’est encore 40% plus cher que le nucléaire à la production - pour le moment. Mais le nucléaire et ses coûts cachés c’est bien plus que cela. des milliards requis pour démanteler une centrale. les déchets nucléaires qui sont intraitables et entreposés dans un coin en espérant que ça fuira pas. Enfin, ses riques colossaux : les dixaines de milliards d’euros au bas mot et les nombreuses vies que peut coûter un accident majeur. Et une vaste zone où l’activité humaine ne reviendra pas.
De même une centrale nucléaire à côté de chez vous, c’est pas vendeur. Baisse de l’attractivité du terrain (je pense que c’est ce qui motive les suisses en particulier. L’effet NIMBY).
Bref, beaucoup à dire sur ce sujet, mais je suis fatigué de constater à quel point beaucoup de Français sont lobotomisés par le lobby nucléaire. Ah, si c’était que ça encore...
eilage
(30 mai 2011 @18h13)
:
En réponse au message plus haut :
Non je vous rassure les français ne sont pas lobotomisés par les lobbys nucléaires ... Ils sont tout à fait contient des défauts de cette technologie ... Seulement durant plus de 40 ans où l’on ne voyait et communiquait pas sur les horreurs potentielles du nucléaire (en France comme ailleurs), les français ont fait confiance à ce que leurs dirigeants voulaient bien trouver bénéfique pour eux ... Insidieusement l’opinion n’en pensait pas moins et commençait à être au courant et rebuté par les dangers potentiels et l’invraisemblance d’une telle technologie ...
Il y a aussi le centralisme étatique en France qui a facilité et occulté tout débat ...
Maintenant les arguments du gouvernement en place (on verra les prochaines élections dans un an) sont la sureté des centrales françaises, le leadership mondiale à préserver de cette industrie française, et surtout les bienfaits sur le pouvoir d’achat d’une électricité si peu chère ...
Ces qualités étant toute relatives (objectivement) je ne me fait pas de doute que l’on verra bien ce que le peuple français souhaite en faire aux prochaines élections présidentielles , un an après Fukuskima !
Croa
(30 mai 2011 @18h37)
:
« sur le marché européen de l’électricité renouvelable et certifiée. »
Ce concept est mensonger ! L’électricité vendu par la France par exemple correspond obligatoirement à un mélange qui comprend forcément une bonne part de nucléaire.
Cette idiotie mise à part Merci à l’auteur pour cette info bien documentée quoique comme toujours un peu faible techniquement.
Comme toujours j’insiste ! Les communicants du nucléaire nous ont bien eu avec des concepts erronés sur la très grande sûreté du nucléaire, concepts jamais remis en cause vu la faiblesse générale des articles anti-nucléaires. Après Tchernobyl il était entendu que chez nous (comprendre en occident) l’accident majeur était à exclure parce que nos centrales étaient bien sécurisées, bref que nos ingénieurs à nous étaient bien plus sérieux ! Fadaises évidemment en raison de l’instabilité thermique intrinsèque d’un réacteur nucléaire : Une caractéristique jamais mise en avant ! Les chiffres de sûreté communiqués (possibilités d’occurrence infinitésimales) ne sont accessibles à des techniques stables pour lesquelles une agression et la plupart des disfonctionnement entraînent un arrêt mais pas un accident. Or un réacteur nucléaire est par nature instable : Une agression peut être catastrophique ! Comme la chose n’était pas publique c’est Fukushima qui l’a révélé au public qui aujourd’hui devient donc majoritairement anti-nucléaire. Un tel niveau de non-information c’est grave !
ZAcno
(31 mai 2011 @02h46)
:
L’Espagne et les Moulins à Vent
En mars,l’énergie éolienne a produit 21% de l’énergie consommée en Espagne, et c’était la première source d’énergie. Venait ensuite le nucléaire (19%), et l’hydraulique (17%).
Les énergies renouvelables sont certainement plus dépendantes de la météo que les énergies de combustion, mais à l’échelle d’un pays entier et encore plus d’un continent, elles sont beaucoup moins dépendantes de la météo qu’à l’échelle locale, et certainement pas dépendantes des approvisionnements de combustible étranger - même si elles peuvent être dépendantes de matériaux de fabrication, comme les terres rares, ce qui est encore le cas pour le photovoltaïque, mais qui n’a jamais été le cas pour l’éolien.
La France rentabilise son choix nucléaire en partie aussi parce qu’elle retraite le combustible de ses voisins. Si ces voisins abandonnent la filière nucléaire, les investissement français dans le domaine vont perdre peut à peu leur rentabilité.
En 2030, si la moitié de l’Europe a abandonné la filière nucléaire, la cohabitation avec un pays comme la France qui tire majoritairement son énergie du nucléaire va devenir difficile, en raison notamment de la dissymétrie du partage des risques.
Mirabo
(31 mai 2011 @14h04)
:
Le nucléaire est indéfendable, pour une raison essentielle : les déchets restent dangereux pendant 100 000 ans.
Les plus anciennes manifestations monumentales humaines connues remontent à 30 000 ans (grotte Chauvet). Les pyramides ont 4 500 ans.
En à peine 50 ans, ce sont 250 000 tonnes de déchets qui ont été produits dans le monde.
Comment pouvons-nous être à ce point orgueilleux, ou égoïstes, ou inconscients, pour prétendre maîtriser l’avenir ?
Le reste n’est que littérature (et je ne parle pas des risques de guerre ou d’acte terroriste).
Notez que ceux qui défendent l’intérêt pratique ou économique du nucléaire n’ont pas intrinsèquement tort : ils font simplement le choix d’une grille de lecture qui fait l’impasse sur le moyen et surtout le long terme.
(31 mai 2011 @17h39)
:
Le pompage turbinage
Une telle centrale existe en Belgique, à Coo-Trois-Ponts depuis 1971. Elle est la contrepartie "idéale" pour le nucléaire dans le mesure où celui-ci ne peut faire facilement varier l’énergie mise à disposition et a donc du mal à couvrir les pointes de demandes. Plus d’information : http://fr.wikipedia.org/wiki/Centrale_de_Coo-Trois-Ponts.
jean
(31 mai 2011 @23h03)
:
La sortie de la Suisse du nucléaire est évidement une très bonne chose. Toutefois, attention a ne pas mettre toutes les énergies "renouvelables* dans le même paquet doré. En effet, même si l’hydraulique est avantageux au niveau des émissions de gaz à effet de serre, il représente un danger écologique considérable car il détruit les écosystèmes aquatiques et riverains... Attention à ne pas focaliser l’écologie uniquement sur les gaz à effet de serre.
Courage dit-il
(2 juin 2011 @00h06)
:
Les combustibles nucléaires usagés : pas des déchets !
@Mirabo
La plupart des déchets nucléaires de haute radioactivité pourront être détruits dans des réacteurs nucléaires transmutateurs (TDN) ; le combustible nucléaire usagé contient 20 fois plus d’énergie qu’exploité jusqu’ici : un pactole et non une charge ! Il faudra évidemment se donner la peine de développer ces réacteurs spéciaux TDN (la recherche scientifique est terminée depuis longtemps).
Renseignements : Réacteurs à onde de combustion nucléaire
Réacteurs nucléaires à sels fondus
Courage dit-il
(2 juin 2011 @00h09)
:
Une Suisse sans nucléaire : invivable ...
Sitôt que la réflexion va jusqu’à devenir globale en matière d’énergie et en Suisse, on s’aperçoit du désastre qui nous attend dans l’après-pétrole, après une soi-disant "sortie du nucléaire" :
• le calcul montre que pour REMPLACER simplement la somme "ancien nucléaire (3’200 MW), pétrole et gaz" par de l’électricité (énergie de haut niveau), il faudra une puissance moyenne de 24’000 MW environ (60 fois Mühleberg 12 mois sur 12, 24H/jour).
• La puissance hydraulique actuellement installée est de plus de 14’000 MW, pour une puissance moyenne de 4’800 MW ; elle est menacée par le réchauffement climatique (bas débits plus fréquents des rivières). L’essentiel est déjà exploité.
Les énergies vertes comme éoliennes (40% du temps à la puissance nominale) et panneaux photovoltaïques (7 H. par jour) sont négligeables pour le moment (5% de l’EPFL par exemple). La géothermie profonde est une fausse piste.
Sans nucléaire, il va nous rester peut-être 5’400 MW (hydraulique + renouvelables) : comme rien n’a été prévu pour construire et alimenter tracteurs, camions, machines de chantier, autobus, je suis dubitatif ... et me demande d’où pourrait bien venir notre pain quotidien :=((
Il sera plus rationnel de se décider à développer et utiliser des TDN !
Michel P.
(2 juin 2011 @10h48)
:
Le gouvernement helvétique est composé de 7 ministres représentant les 4 grands partis du pays. Depuis l’an passé, ce gouvernement est en majorité féminine (4 femmes, 3 hommes). Or, ce sont les 4 femmes qui ont décidé de la sortie du nucléaire.
Une leçon à méditer !
HERVE
(2 juin 2011 @12h27)
:
Il n’est nul besoin, ni en France ni ailleurs, de vivre avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Les conséquences d’un accident nucléaire grave sont telles que le jeu n’en vaut pas la chandelle.
Lecteur
(2 juin 2011 @13h07)
:
Il n’y a aucun pays dans le monde dont les réacteurs nucléaires ont été calculés pour résister à l’impact d’un gros porteur (B747 ou A380). Il en va évidemment de même pour les piscines de combustibles usés.
Même si la probabilité d’occurence est faible, les conséquences d’un accident ou d’un attentat sont inacceptables.
Arnould
(2 juin 2011 @20h03)
:
Pompage-turbinage bis
C’est en France, dans les Vosges, dans la première moitié du siècle dernier que la technique a été inventée et mise en service car un ingenieur qui passait par là a été horrifié par les pertes de production des barrages du Rhin durant la nuit.
Mais nous manquons de nouveaux sites, certes.
Ceci dit, nous, les européens, sommes les champions des trous profonds (mines de sel, ardoises, charbon, fer..., tunnels..., et maintenant enfouissement des déchets nucléaires). Pourquoi ne pas commencer à penser à des installation de pompage-turbinage souterraines, p. ex. à 100 m de profondeur pour le premier trou, et 1000 m pour le second ? Avantage : les gens du lobby nucléaire ne perdraient pas tous leur boulot, puisque Areva est très fort en extraction minière...
(8 juin 2011 @11h27)
:
Lu sur Twitter le 7 juin 2011
Via @effetsdeterre (Denis Delbecq) qui retwittait une information de @C_Domenjoz :
En Suisse, les députés ont voté la sortie progressive du nucléaire voulue par le gouvernement : les députés ont choisi : OUI 101, NON 54, 36 abstentions.
Mais le parlement Suisse refuse de demander la fermeture de Fessenheim...
Pollux
(7 septembre 2011 @00h36)
:
@Courage dit-il :
Encore un nucléocrate pessimiste et désinformateur. Le réacteur à transmutation, ainsi que l’iter, c’est une fumisterie. Ca ne fonctionne pas. Sinon ça se saurait. Pour info, les ayatollah du nucléaires nous promettaient déjà, avec l’abandon de Kaiseraugst, Graben, Verbois qu’on aurait de graves pénuries du courant en 2010. Ce n’est pas arrivé du tout. Donc pourquoi tout ceci arriverait plus tard ? Il faut arrêter les conneries de faire peur à la population en faisant miroiter une hypothétique pénurie énergétique. On ne s’éclairera pas à la bougie...
Moi je crois aux technologies "propres" plutôt qu’en de sales centrales dépassées, dangereuses et polluantes...
PS : pour répondre à la personne qui prétend qu’un barrage qui pète rayerait des villes entières de la carte ; est-il besoin de préciser que l’eau ne laisse pas des nucléotides pendant des centaines de milliers d’années, donc laisse une possibilité de reconstruire derrière ? Est-ce le cas à Tchernobyl ou Fukushima ?
Alex
(7 mai 2012 @15h32)
:
La suisse est en effet un bel exemple du passage de l’énergie nucléaire au tout renouvelable. Cependant comme dans l’un des commentaires, je trouve qu’il est dommage de citer comme "mauvais exemple" la centrale de fukushima ; ce sont des évènements indépendants de la volonté de l’homme et de sa gestion des centrales... Il faut cependant revoir la protection et la surveillance des centrales qui restent faibles.