En kiosques : décembre 2024
Abonnement Faire un don
Accéder au menu

Palestine, Israël : 1948 et 2011

par Alain Gresh, 29 septembre 2011

Le Monde diplomatique d’octobre publie deux articles sur le Proche-Orient. Le premier, d’Irène Gendzier, « Quand Washington hésitait à reconnaître Israël », décrit les hésitations de l’administration Truman face aux événements de Palestine.

En voici quelques extraits :

Singulier retournement de l’histoire. En 1948, c’est la perspective d’une déclaration israélienne d’indépendance qui inquiétait Washington : n’allait-elle pas susciter une réaction antioccidentale dans les pays arabes et compromettre ses intérêts ?

Si, à l’époque, le département d’Etat, le ministère de la défense et la Central Intelligence Agency (CIA) se montrent préoccupés, ce n’est pas le cas de Clark Clifford, le conseiller juridique de Harry Truman. A l’image de l’entourage proche du président démocrate, celui-ci insiste sur le fait qu’après tout l’Etat en question existe déjà, et qu’il vaut mieux le reconnaître avant que l’Union soviétique ne le fasse. Il réussit à convaincre la Maison Blanche. En quelques mois, l’administration américaine fait volte-face, estimant qu’elle bénéficiera davantage d’un soutien à la création d’Israël.

Un peu auparavant, au cours de l’hiver 1947-1948, Washington envisage d’abandonner son soutien à la résolution 181 de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (ONU) du 29 novembre 1947, qui prévoit le partage de la Palestine et la création d’un « Etat juif » et d’un « Etat arabe ». Les combats entre milices juives et arabes suggèrent en effet que sa mise en œuvre impliquerait le recours à la force. (...)

Second article, de votre serviteur : « Demain, l’Etat palestinien, toujours demain ».

Depuis l’Antiquité, le paradoxe formulé par le philosophe grec Zénon d’Elée a hanté les logiciens : est-ce qu’Achille « au pied léger » pourrait gagner une course s’il accordait cent mètres d’avance à une tortue ? Non, répond Zénon, car le héros de L’Iliade ne pourrait jamais la rattraper : en effet, il réduirait d’abord de moitié son retard, puis de la moitié de la moitié, ainsi de suite à l’infini, sans que jamais la distance entre les deux ne soit nulle.

C’est dans le même marathon sans fin que s’est engagée l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) avec sa quête d’un Etat. Chaque étape franchie semble la rapprocher du but, mais il reste toujours une moitié de la distance à parcourir, une dernière condition à remplir, une ultime concession à consentir. En 1999, l’OLP annonça qu’elle proclamerait la naissance de l’Etat palestinien, à l’issue de la période intérimaire d’« autonomie » de la Cisjordanie et de Gaza voulue par les accords d’Oslo de 1993. Les Etats-Unis et l’Union européenne firent pression et, en échange d’un report, l’Union affirma durant un sommet à Berlin, en mars 1999, « sa disposition à considérer la reconnaissance d’un Etat palestinien ».

En mars 2002, le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (ONU) proclamait son attachement à la vision d’une région dans laquelle coexisteraient deux Etats, Israël et la Palestine. L’année suivante, le Quartet (Etats-Unis, Union européenne, Russie et ONU) publiait une « feuille de route » prévoyant la création de l’Etat palestinien avant la fin 2005. Après un gel des négociations, le président George W. Bush convoquait à Annapolis, en novembre 2007, l’une de ces réunions si médiatiques qu’affectionne la « communauté internationale », où se côtoyaient l’Europe et la Russie, la Syrie et l’Egypte, les Palestiniens et les Israéliens : un communiqué prédisait que l’horizon serait finalement atteint à la fin 2008. (...)

Retrouvez la version intégrale de ces deux articles dans Le Monde diplomatique d’octobre 2011 actuellement en kiosques.

Université populaire

Samedi 1er octobre à Paris,
iReMMO 5/7 rue Basse des Carmes 75005 Paris – 01 43 29 05 65
www.iremmo.org
de 10 h 30 à 18 h 30.

Inscription obligatoire, nombre de places limitées
Contact et inscription : universite-populaire[@]iremmo.org

Au programme :
— Maghreb et Machrek, Proche et Moyen-Orient : une introduction générale
— Séance 1 : Histoire de la région, de la première guerre à nos jours, avec Henry Laurens (Professeur au Collège de France, titulaire de la chaire d’histoire contemporaine du monde arabe)
— Séance 2 : L’économie du Proche et du Moyen-Orient, avec Agnès Levallois (Journaliste indépendante)
— Séance 3 : La géopolitique de la région et le rôle des puissances étrangères, avec Alain Gresh (Journaliste au Monde diplomatique, animateur du blog Nouvelles d’Orient).

Alain Gresh

Partager cet article