«Il aura fallu onze ans pour que les Etats-Unis reconnaissent l’Union soviétique ; dix-neuf pour le Vietnam ; vingt-trois pour la République populaire de Chine. Cinquante-cinq années se sont écoulées depuis le renversement de Fulgencio Batista, et Washington n’entretient toujours pas de relations diplomatiques avec Cuba », écrivait Patrick Howlett-Martin dans Le Monde diplomatique de novembre 2014.
C’est désormais chose faite, comme l’ont annoncé de façon simultanée le président cubain Raul Castro et son homologue américain Barack Obama mercredi 17 décembre 2014. Dans l’après-midi, La Havane avait remis M. Alan Gross, détenu pour espionnage depuis 2009, aux autorités américaines. De leur côté, ces dernières avaient procédé à la libération de trois prisonniers cubains : MM. Gerardo Hernandez, Ramon Labañino et Antonio Guerrero, 56 ans, les derniers des cinq agents dont Maurice Lemoine écrivait en décembre 2009 qu’« ils n’avaient fait qu’infiltrer les groupes anticastristes radicaux qui, depuis la Floride, multiplient attaques armées et attentats contre Cuba ».
« Je n’attends pas de modification profonde de Cuba », a expliqué M. Obama, avant de préciser que les Etats-Unis « ne souhaitent pas jouer un rôle de colonisateur qui souhaite orienter les décisions de Cuba ».
« Cela ne veut pas dire que le problème principal est résolu, a pour sa part commenté M. Castro. L’embargo doit cesser. » Dans ce domaine, à moins que M. Obama décide de procéder par décret, le Congrès américain est le seul habilité à prendre une décision. La majorité républicaine l’acceptera-t-elle ?