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Uberisation de l’éducation du Kenya au Liberia

par Jean-Christophe Servant, 2 octobre 2019
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Vidéo promotionnelle de Bridge International Academies au Kenya

Cette année, 22 millions d’élèves d’Afrique subsaharienne — 14 % des scolarisés dans le primaire et 18 % dans le secondaire — ont fait leur rentrée dans une école privée, un secteur qui a connu une forte croissance sur le continent : entre 1991 et 2003, les inscriptions dans les écoles primaires privées d’Afrique subsaharienne ont cru de 113 %, comparé à 52 % dans les écoles publiques. Ces vingt dernières années, la région a connu une hausse de 5,8 % de celles-ci contre 2,5 % pour les écoles publiques, selon Caerus Capital, une société américaine de conseil. Dans au moins dix-neuf pays d’Afrique subsaharienne, plus de 20 % des enfants scolarisés sont désormais inscrits dans des écoles primaires confessionnelles ou à but lucratif. Ce taux dépasse les 54 % en Guinée Équatoriale, et les 36 % au Mali. Si l’Afrique anglophone a connu la plus forte croissance en la matière, les familles des pays francophones ont pris également ce train : au Sénégal, rappelait Le Monde Afrique en 2018, l’enseignement privé attirait 30 % des élèves, du primaire au secondaire — un marché de 32 millions d’euros. « Même l’État sénégalais, submergé par l’arrivée de nouveaux bacheliers, se tourne vers le privé où il oriente une partie des étudiants, en échange du paiement de leurs frais d’inscription », soulignait alors Hamidou Dia, chercheur à l’Institut de recherche pour le développement (IRD), qui s’inquiète d’une explosion sociale due à un système éducatif inégalitaire. D’ici à 2021, un écolier africain sur quatre pourrait se retrouver inscrit dans dans une école primaire, secondaire, ou un collège privés. Ce mouvement concerne en premier lieu les grandes métropoles du continent.

Lire aussi Philippe Rivière, « Les sirènes du multimédia à l’école », Le Monde diplomatique, avril 1998.

Une percée à relativiser, bien sur, comparée aux défis du continent dans le domaine de l’accès à l’éducation. Le taux de scolarisation a certes connu une nette hausse — estimé à 60 % au début des débuts années 2000, il est monté à 78 % dans le primaire — mais il reste toujours le plus faible au monde, et, en cette rentrée scolaire, un enfant africain âgé de 5 à 14 ans sur trois, soient 32,5 millions de jeunes garçons et surtout de jeunes filles, sont toujours déscolarisés. L’Afrique subsaharienne est pourtant l’une des régions du globe où les gouvernements dépensent la plus grande part de leur budget pour leur système éducatif : en moyenne 18,4 % du PIB, et plus de 20 % pour une dizaine de nations. Mais la croissance démographique de ces pays étant souvent plus rapide, la dépense publique moyenne par élève est amenée à diminuer à l’avenir et à fragiliser la scolarisation de ceux qui sont déjà les plus vulnérables. Selon la Banque mondiale, les trois-quarts des élèves de deuxième année en primaire étaient incapables de compter au-delà du chiffre 80, et 40 % étaient incapables d’additionner deux nombres à un chiffre. En lecture, 50 à 80 % des enfants de deuxième année ne pouvaient répondre à une seule question tirée d’un court passage qu’ils avaient lu, et un grand nombre ne pouvait lire le moindre mot. La Banque mondiale constate aussi que dans la plupart des pays, « et malgré les progrès rapides enregistrés, les enfants issus de foyers plus fortunés, les enfants urbains et les garçons jouissent d’un meilleur accès au premier cycle du secondaire ».

Lire aussi Sabine Cessou, « Une Afrique à plusieurs vitesses », « La bombe humaine », Manière de voir n˚167, octobre-novembre 2019.

Premier bailleur de fonds en faveur de l’éducation dans le monde en développement, la Banque mondiale soutient depuis quelques années les initiatives « disruptives » de multinationales de l’enseignement privé : des écoles aux frais d’inscription modestes, connectées, ciblant les familles les plus pauvres capables de se saigner d’environ 80 dollars par an pour l’éducation de leur enfant. Le marché est porteur : toujours selon Caerus Capital, le secteur africain des « K12 lowcost » — du jardin d’enfant au secondaire —, pourrait atteindre les 8 milliards de dollars de revenus dans les cinq années à venir.

En 2014, la société financière internationale, membre de la Banque mondiale, débloquait dix millions de dollars pour NewGlobe Schools, qui exploite le réseau Bridge International Academies (BIA). Ce réseau n’est pas seulement devenu l’emblème d’un « enseignement privé qui peut apporter une contribution significative sur les marchés émergents, en venant compléter les efforts déployés par l’État vis-à-vis des pauvres ». Sa percée sur sur le continent africain marque aussi « un virage mondial visant à faire du secteur privé un partenaire important dans la réalisation des objectifs de développement durable des Nations Unies ».

NewGlobe Schools Inc a été fondée au Delaware, aux États-Unis, par les américains Jay Kimmelman, son épouse Shannon May et Phil Frei. Le concept de ces écoles à bas cout serait né quand ces « edupreneurs », alors enseignants en Chine rurale, constatèrent les effets dévastateurs d’un système scolaire médiocre. La bande des trois commença alors à se « demander pourquoi personne ne pensait aux écoles des pays en développement comme le pensait Starbucks pour le café », à savoir des franchises d’une chaîne internationale vendant en masse des services d’éducation de base à des tarifs « abordables », aux normes uniformes. Le « programme scolaire en kit » de BIA, fondé sur des pratiques et des méthodes pouvant être répliquées dans divers contextes nationaux et mises à l’échelle d’un continent pour servir un nombre grandissant d’élèves, venait de voir le jour.

En 2015, dans le tout premier article consacré par un quotidien national français au réseau BIA, la journaliste Sylvie Ducatteau, en charge de la rubrique éducation à L’Humanité, revenait sur les méthodes de ce « Uber de l’éducation » :

« Les enseignants connectent leur tablette numérique au serveur de la Bridge Academy, le “ QG”, comme ils l’appellent, quartier général du réseau d’écoles privées à bas coût. Les leçons du jour s’affichent à l’écran, de même que l’emploi du temps de la classe. Le professeur en prend connaissance quelques minutes avant de retrouver les élèves. Il entre en classe, sa tablette en main. Elle ne le quittera pas de la journée. L’œil sur l’écran, il procède à l’appel. Il lit le cours, les consignes et suivant son guide numérique, interroge les écoliers. (...) Pour l’apprentissage : BIA a conçu les outils pédagogiques articulés aux leçons lues par l’enseignant, simple répétiteur. Ce dernier se voit confier une classe après cinq semaines de formation, en partie à distance, via Internet. La gestion de l’établissement est assurée par une seule personne, là encore, à distance avec le quartier général, véritable opérateur. La facturation, les paiements, la gestion des dépenses, le traitement de la paie, l’admission des élèves sont non seulement centralisés, mais automatisés grâce à l’application smartphone de la Bridge Academy ».

La première école africaine sous franchise Bridge International Academy a ouvert ses portes en 2009 dans le bidonville de Mukuru, à Nairobi au Kenya. Dix ans plus tard, BIA compterait 80 000 élèves sur le continent africain, au sein de plus de 600 écoles maternelles et primaires ouvertes au Kenya, en Ouganda, au Nigeria, et désormais au Liberia. Shanon May, l’une des fondatrices de BIA, qui a reçu le prix de l’innovation économique et sociale de l’hebdomadaire libéral The Economist en 2015, vise 500 000 élèves africains dans le courant de la décennie à venir. L’objectif est de faire de son entreprise « le chef de file mondial en matière d’éducation des familles qui vivent avec 2 dollars par jour ou moins ». Ce modèle a bas cout, appuyé sur le numérique, a jusqu’alors pu compter sur l’appui enthousiaste des gouvernements, des agences d’aide au développement, de fonds philantropiques montés par des acteurs de la Silicon Valley, tout comme de fonds d’investissements partis à l’assaut du secteur africain de l’éducation.

Lire aussi Evgeny Morozov, « Résister à l’uberisation du monde », Le Monde diplomatique, septembre 2015.

Au chevet de BIA, on trouve ainsi le Département britannique du développement international (DFID), la Société américaine d’investissement à l’étranger (OPIC), et même notre Agence francaise de développement, l’AFD, via un investissement de sa filiale Proparco dans le fonds Novastar Ventures, qui a financé, parmi ses nombreux projets sociaux en Afrique de l’Est, les activités de BIA. Cette dernière aurait levé prés de 140 millions de dollars, et peut également compter sur la plus grande société d’éducation privée au monde, Pearson PLC, mais aussi le propriétaire de Facebook, Mark Zuckerberg, la fondation Gates et le Omidyar Network du milliardaire Pierre Omidyar, fondateur d’Ebay (1) . En 2015, le sud coréen Jim Yong Kim, qui était encore le président de la Banque Mondiale, saluait en personne le « modèle BIA » : « Nous savons que l’utilisation des nouvelles technologies peut contribuer à transformer les résultats scolaires. Par exemple, Bridge International Academies utilise des logiciels et des tablettes dans des écoles qui enseignent à plus de 100 000 élèves au Kenya et en Ouganda. Après environ deux ans, les résultats moyens des élèves en lecture et en mathématiques ont largement dépassé ceux de leurs pairs des écoles publiques. Le coût par élève à Bridge Academies est de seulement 6 dollars par mois. »

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Vidéo promotionnelle de Bridge International Academies au Kenya

Ces coûts d’inscription sont réfutés par l’Internationale de l’Éducation (IE), une fédération syndicale qui réunit prés de 400 syndicats représentant 30 millions d’enseignants de 170 pays différents, et mène campagne depuis plusieurs années contre BIA. Pour l’IE, il s’agirait plutôt de 20 à 25 dollars par mois, en comptant les frais de nourriture pour chaque jour passé à l’école, ceux d’admission, les coût d’examen comme de l’uniforme imposé. Loin de répondre aux attentes des plus pauvres gagnant moins de 2 dollars par jour, Bridge ciblerait d’ailleurs plutôt les enfants du groupe des classes moyennes flottantes, gagnant entre 2 et 10 dollars par jour. Interviewé par Equal Times, lié à la confédération syndicale internationale, Angelo Gavrielatos, directeur de projet à l’IE, rappelait en 2017 que les ambitions de Bridge International « ne sont en rien altruistes  ». Il s’agit plutôt de « profiter des pauvres en exploitant les aspirations des parents et des enfants eux-mêmes (…) Le modèle de “programme scolaire en kit” de Bridge International est conçu pour réduire les coûts, étendre rapidement les services et augmenter les taux de rentabilité. Mais il implique aussi de négliger les normes fondamentales légales et éducatives, dont l’emploi d’enseignants qualifiés, le suivi de programmes nationaux approuvés, l’utilisation de méthodes d’éducation appropriées, l’utilisation d’établissements scolaires adaptés, ainsi que l’inscription en bonne et due forme des écoles ». Plusieurs enquêtes menées au Kenya et en Ouganda, deux pays d’Afrique de l’Est où Bridge a connu des déboires judiciaires, rappellent aussi que les enseignants de Bridge « sont priés d’appliquer strictement les exigences relatives aux frais et d’expulser de leur classe tout enfant qui n’a pas acquitté ces derniers, même lorsqu’il ne manque qu’un dollar ».

En mars 2018, à l’occasion d’une nouvelle campagne contre Bridge International, 88 organisations de la société civile exhortaient ses investisseurs à cesser leur soutien à la chaine américaine, accusée en particulier de « manque de transparence, de mauvaises conditions de travail, et de non respect de la primauté du droit dans les pays d’accueil ». Cette même année, interrogé par Le Monde Afrique sur la participation minoritaire de sa filiale Proparco dans le fonds Novastar Ventures, Rémi Rioux, DG de l’AFD, reconnaissait que des audits étaient en cours : « Je crois comprendre que les résultats sont quelque peu inquiétants, mais nous en tirerons les enseignements ».

En cette rentrée 2019, rien ne semble avoir bougé, malgré les préoccupations exprimées également par des institutions telles que les Nations Unies, la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples, le comité au développement international du Parlement britannique, qui remettent toutes en cause « la qualité de l’enseignement, les relations avec les gouvernement, le non respect des réglementations gouvernementales, et le cout plus élevé qu’annoncé des cours ». Car le mouvement de privatisation de l’enseignement africain a le vent en poupe. Les dernières recommandations dans le domaine de l’éducation de l’USAID, l’agence des États-Unis pour le développement international, souligne l’importance du secteur privé lorsqu’il s’agit d’aider les pays à faible revenu à augmenter leurs taux d’apprentissage des enfants. Le groupe de la Banque mondiale, qui a publié son tout premier rapport sur l’éducation en 2018, persiste et signe en faveur du même engagement du secteur privé tout comme des partenariats public-privé (PPP) dans le domaine de l’éducation.

Lire aussi Violette Goarant, « Privatisation de l’école, le fiasco suédois », Le Monde diplomatique, septembre 2018.

Curtis Riep, chercheur canadien spécialisé dans l’éducation, est l’une des bêtes noires de Bridge Academy International. En 2016, celui ci avait été arrêté par la police ougandaise après avoir révélé ses les pratiques à Kampala (Ouganda).

Dans son dernier rapport consacré aux activités de la multinationale de l’éducation, publié en de début d’année, l’universitaire rappelle que BIA a su exploiter les opportunités africaines de marché et, tel un caméléon, s’adapter à divers environnements politiques pour faire avancer son entreprise. Au Liberia, alors présidé par Mme Ellen Sirleaf, BIA est ainsi devenue à partir de 2016 un partenaire clé du programme « Partenariat Écoles pour le Liberia » (PSL) (rebaptisé depuis Plan de promotion de l’éducation au Liberia, ou LEAP). Dans le cadre d’un PPP, le gouvernement libérien a confié à BIA et sept autres opérateurs privés le fonctionnement de 93 écoles en charte, dont 25 pour le réseau BIA. Initialement, l’opérateur américain comptait avoir la charge de toutes les écoles placées en charte. En vertu de cet accord, le gouvernement libérien est propriétaire de l’infrastructure scolaire et paye les salaires des enseignants, tandis que les fournisseurs de services tels que BIA, sont rémunérés au moyen d’une subvention gouvernementale basée sur le nombre d’élèves inscrits, à raison de 50 dollars par élèves, comme dans l’éducation publique.

Le Liberia, qui vient d’être endeuillé par l’incendie d’une école coranique qui a coûté la vie à 28 enfants, est un parfait laboratoire pour BIA et les autres opérateurs privés de l’enseignement. Avec un ratio aide publique au développement / revenu national brut de 177 %, nettement supérieur à celui de tous les autres pays, cette nation d’Afrique de l’Ouest est considérée comme l’un des pays les moins souverain du monde. En 2016, le Liberia sortait par ailleurs sur les genoux de la crise sanitaire provoquée par le virus Ebola, qui avait entre autre imposé la fermeture de toutes les écoles du pays. Moins de 60 % des enfants étaient alors scolarisés en primaire, l’un des taux plus bas taux au monde. Un seul élève, sur les 42 000 Libériens inscrit à la version locale de l’épreuve, avait réussi le passage du bac. Bref, comme l’exprimait au moment du lancement du PSL le ministre de l’éducation libérien de l’époque, George K Werner : « Ce n’était pas le moment d’être aveuglé par l’idéologie ». Le privé se devait de rattraper le retard éducatif pris par le Liberia.

Lorsqu’on lit les campagnes des promoteurs de l’éducation privée sur le continent, le gros mot « idéologie » revient régulièrement dès lors qu’il s’agit de réfuter les arguments des opposants à la marchandisation de l’éducation. En 2017, dans le Financial Times, les gouvernements africains du continent étaient avertis : « ceux qui bloquent les avancées de l’éducation privée pour des raisons idéologiques risquent de se priver tout à la fois de financement et d’expertise ».

Pourtant, trois ans après les débuts de « l’audacieuse » expérience libérienne, les premiers bilans tirés sont on ne peut plus mitigés. Une enquête « indépendante » initié par le think tank américain du Center for Global Development and Innovations for Poverty Action, a certes constaté « des gains d’apprentissage impressionnants » parmi les élèves inscrits dans ces écoles charte — plus de 60 %, claironne Bridge International. Mais la même étude souligne aussi de grandes préoccupations concernant « la rentabilité du programme et à son impact potentiel sur les écoles non participantes du pays en drainant des ressources ».

À la fin de l’année scolaire 2018-2019, 53 000 enfants libériens étaient inscrits dans des écoles sous charte, désormais passées à 200, soit 10 % des établissement scolaires du pays. Mais le gouvernement de M. Weah, ancienne icône du football international élu a la tête de la présidence libérienne fin 2017, a hérité d’un champ de mine : « Les gains ont été minimes et aux coûts actuels, une majorité d’enfants à travers le pays continueront d’aller dans des écoles mal financées et sous-financées, créant ainsi un accès à plusieurs niveaux à l’éducation », estime Mme Lakshmi Moore, d’Action Aid Liberia. La fin de la saison scolaire 2018-2019 était censée être la dernière année d’expérimentation du programme Leap. Fin août 2019, la société civile libérienne, à l’appel du Coedel, le consortium des défenseurs de l’éducation au Liberia, a réitéré son appel au gouvernement de Monrovia afin qu’il arrête « de soutenir BIA et se retire de cette expérience pour renforcer les efforts budgétaires à l’égard des écoles publiques ». Le Coedel considère un retrait du Leap, comme « une urgence nationale » sous peine de voir le Liberia « connaitre un nouveau scandale international ». En avril dernier, Ansu Sonii, le nouveau ministre de l’éducation libérien, se disait cependant favorable à la poursuite d’un PPP dans le domaine de l’éducation libérienne, constatant que «  ces gars font mieux que dans le service public. Donc, si nous pouvions leur donner 500 écoles, nous serions très heureux ».

Lire aussi Laurence De Cock, « Concurrence de la maternelle à l’université », Le Monde diplomatique, juin 2019.

Durant son voyage officiel en France, premier pays occidental visité en février 2018, George Weah a rappelé comment le modèle français éducatif lui tenait à coeur. Celui de M. Jean-Michel Blanquer ? En 2016, rappelait Laura Raim dans Le Monde diplomatique, le ministre de l’éducation nationale, qui était encore président de l’École supérieure des sciences économiques et commerciales (Essec), considérait dans son livre L’éducation de demain que « L’enseignement privé pourrait être un partenaire plus important encore du service public par sa capacité à expérimenter et à accompagner certains des grands enjeux sociaux et sociétaux de notre temps »

Une nouvelle fois, il serait temps de rappeler que les politiques néolibérales imposées au continent africain, tout comme en Amérique du Sud, ne sont souvent qu’un avant goût, en plus violent, et sans y mettre les gants, de ce qui est ensuite adapté et rebooté, en version « consensuelle », et sous les applaudissements des médias dominants, dans le vieux monde occidental. « Les PPP se sont révélés dans l’éducation un moyen coûteux d’investir et, comme ils sont en définitive responsables devant les actionnaires, et non les citoyens, leurs dispositions ont tendance à être axées sur ceux qui sont facilement accessibles ou capables de payer plutôt que les plus marginalisés, soulignait fin septembre le député travailliste britannique Dan Carden, qui fait office de secrétaire d’état au développement international du cabinet fantôme du Labour. Nous ne pouvons pas permettre que cela continue alors que nous savons que cela contribue à aggraver la fracture entre riches et pauvres et à réduire le travail décent en réduisant les coûts »

Jean-Christophe Servant

(1Lire aussi Evgeny Morozov, « Vous avez dit philanthrocapitalisme ? », Les blogs du « Diplo », Silicon Sircus, 26 octobre 2016.

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